Le pacte est un traité passé avec le Diable en vue d’obtenir de lui des faveurs spéciales.
Les formules diffèrent selon ce que l’on veut obtenir, comme, par exemple, conquérir la femme convoitée, découvrir un trésor, redevenir jeune, doubler son avoir, se débarrasser d’un être gênant, etc…
On peut passer un pacte avec tous les démons.
Cependant, il faut savoir que si l’on veut signer un traité avec l’un des membres du triumvirat infernal, composé de Satan, Astaroth et Belzébuth, ou avec l’un de leurs ministres.

Il est bien évident que? ces grands personnages ne se dérangent pas pour des vétilles.
Il n’en est pas moins de tradition de faire appel directement à eux, car ils choisissent selon leur volonté et en raison des circonstances, le Démon qui apparaîtra et fera signer le Pacte.
Formule du Grand Grimoire
Le Grand Grimoire nous donne la formule suivante pour évoquer le Prince des ténèbres, Satan lui-même, ex-Lucifer:
«Empereur Lucifer, Prince et Maitre des Esprits Rebelles, je te prie de quitter ta demeure pour venir jusqu’à moi. Je te conjure de m’apparaître sans faire aucune mauvaise odeur, pour me répondre à haute et intelligible voix sur ce que je te demanderai.»
Cette formule nous paraît émaner de la plus basse magie.
Elle est au premier chef insolente et comminatoire. Il semble plus qu’improbable qu’à un tel appel Satan ne réponde que par le silence, le mépris.
Premièrement, Lucifer ayant abandonné son nom d’ange, il est malséant de lui rappeler son état antérieur et de ne pas lui
accorder le nom qu’il s’est donné à lui-même: Satan.
Deuxièmement, le prier de quitter «sa demeure» est un non-sens puisque son esprit plane sur tout le royaume infernal et qu’il n’a que faire d’un domicile quelconque.
Troisièmement, il est insultant de le conjurer de ne faire aucune mauvaise odeur. Cette idée démontre que la formule du Grand Grimoire n’était destinée qu’à des sorciers campagnards. En effet, pour ceux-ci, le Diable envoyait généralement un démon inférieur qui prenait l’aspect d’un bouc malodorant. On sait d’ailleurs qu’au cours des sabbats paysans les participants devaient baiser l’arrière-train de cet animal.
En réalité, si l’on veut faire appel au Maître des Enfers, il importe d’abord de concentrer son esprit dans une longue méditation, laquelle doit devenir par elle-même, progressivement, comme une grande aspiration à la présence diabolique.
Lorsque finalement cette présence est éprouvée par un sixième sens, par l’intuition qui ne trompe pas, on peut alors élever la voix en s’écriant:
«À moi, Satan! À moi! À moi!»
Une formule d’évocation beaucoup moins grossière se trouve dans la «Clavicule de Salomon»:
«Empereur Lucifer, Maître de tous les Esprits Rebelles, je te prie de m’être favorable dans l’appellation que je fais à ton Grand Ministre LUCIFUGE ROFOCALE, ayant désir de faire Pacte. Avec lui.»
«Je te prie aussi, ô Prince Belzébuth, de me protéger dans mon entreprise.»
«O Grand-Duc ASTAROTH, sois-moi propice et fais que dans cette nuit le GRAND LUCIFUGE m’apparaisse sous une forme humaine, sans aucune mauvaise odeur, et qu’il m’accorde le moyen du pacte que je vais lui présenter tout ce que je désire.»
«O GRAND LUCIFUGE, je te prie quitter ma demeure pour venir me parle. Parrais au plus tôt par la force de ces puissantes paroles: Agion télégam stimilamaton rétrogramation espinac brasim étéop irion orioram. Te adora et invoqua.»
Cette formule est convenable dans la mesure où elle s’adresse d’abord aux trois membres du triumvirat infernal.
Autorisation leur est demandée de faire appel à un démon particulier, en l’occurrence Lucifuge Rofocale.
Il faut toutefois remarquer que, de nouveau, il est fait mention de mauvaise odeur. Il s’agit ici du soufre.
C’est qu’en effet, le Démon, étant réputé jaillir de la terre, entourée de flammes et de fumée, une association d’idées a été faite entre apparitions, et les émanations des solfatares volcaniques.
D’autre part, c’est préjuger de la langue infernale que d’utiliser un mélange d’hébreu, de grec, de sabir et de latin pour la formule finale.
Formule authentique de l’évocation satanique.
Voici la formule utilisée par la majorité des grandes sectes sataniques:
«Divin Satan, Maître des Esprits Libres Grand Souverain du Refus, c’est un homme libre qui fait appel à toi, afin que tu daignes autoriser ton Suppôt X… à lui apparaître en
de signer un Pacte dans le but que tu sais déjà.»
«Prince Belzébuth, daigne m’appuyer auprès de Satan, notre maître à tous, pour qu’il agrée ma demande.»
«Grand-Duc Astaroth, sois-moi propice et daigne t’associer au Prince Belzébuth dans son intercession en ma faveur, auprès du
Grand Satan.»
Cet appel, qui est en même temps un hommage aux trois principaux Démons est alors suivi de l’évocation du Démon particulier à qui l’on désire recourir pour obtenir une faveur relevant de son domaine.
Par exemple, s’il s’agit d’une question d’argent, Mammon est tout indiqué.
L’évocation doit être faite de préférence dans un lieu écarté, une chambre bien isolée, un cabinet de travail solitaire un vieux château ruiné placé au sommet d’une montagne, un carrefour de chemins forestiers, une crypte, une grotte, une caverne, une cime, ou au contraire le fond d’un vallon désert, une clairière, un désert rocailleux ou sablonneux, un souterrain, des catacombes, une église désaffectée, un cimetière.
Elle aura lieu entre minuit et deux heures du matin, par une nuit sans lune.

Source: Diable, démons et Vampires. Édition: Poche Sélect. 1977
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